La Cage

1944, une cellule pouilleuse, quelque part où il vaudrait mieux ne pas être.

Aline et Jules se retrouvent enfermés dans cette cage. Qui sont-ils ? Où vont ils ? Chacun se persuade du danger que représente l’autre. À fleur de peau, vifs dans leurs échanges autant que dans leur confrontation, pour eux la difficulté réside dans cette insoluble contradiction : comment faire quand on est au bord du précipice, quand tout semble nous avoir abandonné, quand l’espoir n’est plus qu’un vieux souvenir diffus, comment faire pour refuser la main tendue ? À la croisée des destins, essayons de nous glisser dans l’impossible posture de la trahison, de l’amour interdit, de l’amour par-dessus tout et voyons ce qu’il arrive.

Quel sens donner à tout cela ? Comment ne pas douter de l’autre et de ce qu’il joue à être, là, dans cette cage ? Est-il vraiment ce qu’il dit de lui ? Est-elle si différente de ce que son histoire raconte ? À quoi rime la sincérité quand on est au bord de l’asphyxie ? Qu’est-on prêt à dévoiler de soi pour percer la vérité de l’autre ? Quelles stratégies sont en jeu ? Est-ce que ça joue ?

Voilà le défi des comédiens !

Trouver la nécessité de parler là où il faudrait se taire, jouer au jeu de la séduction là où la peur et les cris retentissent. S’ouvrir sincèrement là où il faudrait dissimuler avec précautions pour ne pas avoir à se mentir. Être là avec l’envie impérieuse de ne pas y être. Telle est La Cage.

Cruel dilemme, en vérité. Exister à l’endroit où la mort se profile.

Les acteurs doivent faire émerger la tension, à partir du silence, puis forcement les tendre de nouveau dans leurs échanges, dans l’affrontement de leurs trajectoires. Dans leurs propres secrets.

L’univers sonore contribuera à la mise sous tension, les lumières donneront le ton au moment où les acteurs s’affronteront.